Vers des festivals verts
Enfin vendredi ! Au programme : Guiz, ex-membre de Tryo, sort un album écolo, La Poste vend ses vélos, L'Oréal dérape avec de la glace et la population des ours dans les Pyrénées augmente.
Des concerts plus verts ?
Le syndicat du spectacle vivant Ekhoscènes a présenté la semaine dernière, au Printemps de Bourges, son projet de transition écologique pour les concerts. Mais le monde de la musique a encore du pain sur la planche.

Nous sommes en 2030, et vous vous rendez au concert de votre artiste préféré, qui va accueillir des milliers de spectateurs, tout en restant respectueux de l’environnement. Vous imaginez ? Pour le syndicat Ekhoscènes, ce n’est pas un rêve, mais un objectif.
Le syndicat du spectacle vivant privé a présenté son projet, appelé M.A.T.R.I.C.E, au Printemps de Bourges la semaine dernière. Le but : « Explorer de nouveaux modèles et permettre une meilleure prise en compte des enjeux environnementaux dans la conception et l’organisation des tournées », comme on peut le lire sur le site web du projet.
Des concerts tests dès mars 2026
Cette proposition est financée par l’État dans le cadre d’un appel à projets pour soutenir les « alternatives vertes ». Lancée officiellement fin janvier 2025, l'initiative va s’étendre sur une durée de trois ans, divisée en deux phases. La première consistera à évaluer les impacts écologiques des grosses tournées, qui serviront ainsi de référentiel, et à dresser la liste des points à améliorer. La deuxième phase proposera à l’ensemble des professionnels du secteur de juger la « faisabilité de ces recommandations » mais aussi… de les appliquer !
Dès mars 2026, des « tournées tests » feront donc le plaisir des fans de rock écolos. À quoi cela peut-il bien ressembler ? Pour l’heure, pas d’image précise. Mais des questions seront soulevées, affirme Hermine Pélissié, directrice du pôle transition écologique et RSE d’Ekhoscènes, au micro de RFI : « Qu’est-ce que je mets sur scène en termes de décors ? Comment le construire ? Avec quel matériau ? Est-il recyclable ? Comment je le transporte ? Avec du fret ferroviaire ? Ce sont aussi des questions sur les lumières et le son… Quelle consommation énergétique ça signifie ? Est-ce que je loue ou j’achète du matériel neuf ou reconditionné ? Est-ce qu’on le transporte en camion ou on le loue sur place ? »
Un programme suffisant ?
Un tel projet suffira-t-il à rendre les concerts green ? La question est légitime. En 2021, le Shift project estime le bilan carbone de grands festivals en périphérie des villes, comme Les Vieilles Charrues, à 15.656 tonnes de CO2 pour les quatre jours de concerts. Soit l’équivalent de ce qu’émettent 1500 Français en un an. Quant au transport des festivaliers, il représente près de 50 % de ces émissions. Le shift project estime à 3 % le taux de festivaliers qui s’y rendent en avion, causant ainsi à eux seuls deux fois plus d’émissions que tous les autres festivaliers.
Il reste encore de gros efforts à fournir, de la part des professionnels du secteur et des spectateurs, pour rendre les concerts plus écologiques. Alors, cet été, pensez-y, et enfourchez vos vélos !
Margo Bierry
« Bye bye les humains. Bye bye je vous laisse, sous vos glissements de terrain, avec votre maladresse. »
Ce sont les premières paroles du refrain de Bye bye, un son de Guiz, ex-chanteur de Tryo. L’artiste a sorti son premier album solo, Utopia, le 11 avril dernier. Dans ce titre, il se met à la place de la terre, qui regarde l’humanité faire n’importe quoi. Utopia illustre que « même dans une période pessimiste, il faut garder de l’optimiste, continuer à véhiculer de bonnes valeurs, penser à notre environnement », résume Guiz pour une interview au média Vert.
Reconversion à La Poste… Les fameux vélos des facteurs débarquent chez vous !
La Poste reconditionne et revend ses vélos comptant cinq ans d’ancienneté. Les particuliers peuvent donc s’acheter un ancien vélo de facteur. Réemploi, impact carbone limité, le projet tend à s’étendre au plus grand nombre de régions possibles.

Disclaimer d’entrée : oui, il est désormais possible d’acheter les anciens vélos de La Poste, mais ils ne sont pas jaunes. L’entreprise publique, à l’origine spécialisée dans la distribution de courrier, renouvelle sa flotte de vélos à assistance électrique et réemploie les bécanes qu’elle remplace.
Une filiale
Alors comment ça roule ? Les vélos de plus de cinq ans sont collectés et envoyés dans un centre de reconditionnement à Joué-les-Tours (Indre-et-Loire). C’est un atelier d’une filiale de La Poste, spécialisée dans l’insertion par l’activité économique, Nouvelle Attitude, qui recycle les bicycles.
Pour s’en procurer un, il faut se rendre dans une Poste qui en vend. C’est le cas pour le moment en Normandie, en Loire-Atlantique et en Île-de-France. Il sera bientôt possible de les acheter en ligne. Le prix : 1490 €.
Mais aussi, il faut choisir une couleur : noir-rouge, kaki-noir, turquoise-gris. C’est le grand regret : « Les vélos quittent [...] leur couleur jaune pour être repeints dans les teintes choisies par les clients », explique Le Hub, le média de La Poste.
Impact carbone limité
Et l’idée est bien d’obtenir des moyens de transport plus verts. Les vélos sont donc reconditionnés. Cette pratique permet de réduire l’impact carbone des déchets, notamment électriques et électroniques. « Nouvelle batterie, nouvelle selle, nouvelles poignées, nouveaux câbles… Il reste environ 70 % de pièces d’origine recyclées », détaille Le Hub.
Sans oublier que les vélos à assistance électrique ont un impact carbone bien moins élevé que les voitures. Ils émettent environ 13 g de CO2 équivalent par kilomètre, là où les voitures émettent entre 60 à 70 g de CO2 équivalent par kilomètre selon Anne De Bortoli, chercheuse en carboneutralité à Polytechnique Montréal dans Polytechnique Insights.
Alors le prix reste très élevé et ne rend pas accessible ces vélos à tout le monde. Vous pouvez quand même vous renseigner sur les aides pour les mobilités douces proposées par les collectivités locales. À Paris par exemple, une aide de 400 € peut être attribuée pour un achat de vélo électrique sous condition de ressource. Fans de cyclisme, cela peut aider à prendre son mal en patience avant le 5 juillet, date de départ du Tour de France 2025.
Thomas Ladonne
826 000
C’est le nombre de réparations de chaussures et de vêtements effectués en 2023, grâce à la mise en place d’un bonus pour réparer les vêtements usés. Selon le média Reporterre, ce bonus s’inscrit dans le cadre de la loi antigaspillage pour une économie circulaire. Le 15 avril dernier, lors d’un « comité d’alerte sur le budget », François Bayrou a pointé du doigt cette mesure la qualifiant de non « urgence absolue ». Immédiatement, la Fédération Française de la Cordonnerie Multiservice a répondu le lendemain dans une lettre ouverte : « Non, le bonus réparation n’est pas une dépense superflue. »
La population d’ours dans les Pyrénées est grandissante
L’Office français de la biodiversité (OFB) a publié en avril le bilan annuel de la présence de l’animal dans les Pyrénées. En 2024, le nombre d’ours dans la région est estimé à 104. « Une bonne nouvelle pour la restauration de l’espèce », se réjouit Alain Reynes, directeur de l’association Pays de l’Ours, auprès de La Dépêche. La pérennité de l’espèce dépend notamment de sa capacité à s’adapter au changement climatique, qui impacte son environnement et sa nourriture.
Selon le rapport, 50 adultes seraient potentiellement reproducteurs, ce qui présage une belle croissance de la population. Les experts ont d’ailleurs dénombré 22 oursons nés dans l’année ! Dans son rapport, l’OFB précise : « 2024 devient ainsi l’année où est observé le plus grand nombre de femelles suitées [une femelle accompagnée de ses petits] depuis les premières réintroductions de 1996. »
Entre 2006 et 2023, le taux d’accroissement moyen annuel dans les Pyrénées est évalué à 11 % selon le rapport annuel du Réseau ours brun.
L’Oréal brise la glace, mais à quel prix?
Lunettes de protection, marteau à la main, des influenceurs se filment brisant d’imposants blocs de glace. À l’intérieur, trois produits de la nouvelle gamme anti-rides glass skin (« peau comme du verre » en français) de l’Oréal sont exposés.
Une campagne de communication grandiose qui fait pourtant grincer des dents certains. Dans son article du 23 avril 2025, le média écologique Vert, dénonce « le bilan environnemental » de l’opération, coûteuse en eau et en énergie, pour seulement trois produits et une vidéo de quelques secondes destinée aux réseaux sociaux.
Alors qu’en 2020, l’Oréal lançait son programme « L’Oréal pour le Futur » en faveur du climat, la marque s’est défendue, affirmant qu’une trentaine de colis seulement ont été envoyés aux influenceurs résidant à Paris.