TotalEnergie soupçonné de freiner la transition écologique
TotalEnergies visé par une commission d'enquête parlementaire et une initiative en Centre-Val de Loire pour accompagner la transition écologique des petites entreprises. Voici le menu du jour.
La région Centre-Val de Loire lance un accélérateur écologique et social pour les entreprises
C’est inédit en France. Le président de la Région Centre-Val de Loire a lancé un appel à candidature pour le nouveau programme Accel’transition. Un dispositif qui vise à accompagner les petites entreprises du territoire dans leur transition écologique.
Le mardi 23 janvier, François Bonneau, président de la région Centre-Val de Loire, a présenté le nouveau dispositif Accel’transition, qui débutera en mars 2024. L'objectif de la région est d'aider les petites entreprises à élaborer des plans d'action en faveur d'un fonctionnement plus respectueux de l'environnement. François Bonneau souligne qu'il s'agit de “guider un processus de rénovation associant le social et l'environnemental.” Les opérateurs partenaires de la région tels que la Bpi (Banque Publique d’investissement), France Active et le groupe Afnor se sont unis pour relever le défi. “Nous menons un véritable travail d'équipe auprès des entreprises, acteurs majeurs de la décarbonation”, explique le président de la région. Un enjeu car les entreprises de moins de 500 employés (PME) et les entreprises à taille intermédiaire (ETI) représentent environ 30 % de l'empreinte carbone de la France, selon une étude de la Bpi réalisée en avril 2023.
Les défis écologiques des petites entreprises
Les plus petites entreprises telles que les PME, TPE ou encore ETI constituent le public cible de ce nouveau dispositif. Bien qu’elles représentent le paysage de l’économie de la région, elles rencontrent des difficultés à adopter des pratiques plus écologiques. Une étude de la Bpi-Lab, menée en avril 2023 sur plus de 1000 dirigeants, révèle que pour 49 % des PME, ce sont avant tout “les moyens financiers” qui freinent leurs transitions écologiques. L'absence de solutions technologiques et le manque de temps sont également des obstacles significatifs. 70 % des dirigeants de PME-ETI estiment que la décarbonation engendre des risques à court terme par rapport à une concurrence moins verte.
La Région Centre-de-Val de Loire et ses partenaires proposent trois parcours étalés sur 18 mois. Ils sont adaptés aux besoins spécifiques de chaque entreprise. Par exemple, Afnor propose un accompagnement individuel et des journées collectives sur la transition durable et la responsabilité sociétale. Avec un prix de participation variant de 1000 à 4000 euros selon la taille de l'entreprise. France Active offre quant à elle un accompagnement mensuel, en collectif ou individuel, avec un coût allant de 750 à 2000 euros. Enfin, la Bpi propose un accompagnement complet pour comprendre et amorcer une transition, ainsi que pour améliorer la performance énergétique, pour un coût total de 9 800 euros.
Quarante entreprises sont attendues pour cet accompagnement, qui prendra fin en septembre 2025.
Lola Michelin
“Avec un réchauffement planétaire de l’ordre de +2 °C à horizon 2050, sans adaptation supplémentaire, les cultures seraient exposées en France à des pertes de rendement additionnelles, particulièrement pour des cultures d’été comme le maïs”
Corinne Le Quéré, climatologue et présidente du Haut Conseil pour le Climat.
Le Haut Conseil pour le climat (HCC) a publié le 25 janvier une analyse de l’empreinte carbone de l’agriculture et de l’alimentation en France. Le rapport préconise ainsi une hausse des revenus pour les agriculteurs. Objectif : transformer les pratiques agricoles et développer de manière massive l’agroécologie.
TotalEnergies soupçonné de freiner la transition écologique en France
Souvent pointé du doigt pour ses activités écocides, le géant pétrogazier est visé depuis quelques jours par une commission d’enquête au Sénat, à l’initiative du groupe parlementaire écologiste.
Dans la famille de l’industrie énergétique, je demande le père ! TotalEnergies, anciennement Total, n’est plus à présenter. Avec ses près de 281 milliards d’euros de chiffre d'affaires en 2022, la firme gazière et pétrolière se situe en tête du classement des entreprises françaises. Une success story aux dépens de l'environnement et dont l’influence sur la stratégie française à l’égard du réchauffement climatique est analysée en ce moment dans le cadre d’une commission d’enquête parlementaire au Sénat.
Présidée par le sénateur LR des Hauts-de-Seine Roger Karoutchi, cette commission a d’abord été lancée par le groupe écologiste. Dans le viseur des parlementaires, les “moyens mobilisés et mobilisables par l’Etat pour assurer la prise en compte et le respect par le groupe TotalEnergies des obligations climatiques et des orientations de la politique étrangère de la France.” En outre, la présence remarquée de Patrick Pouyanné, à la tête de TotalEnergies, lors de la COP28 à Dubaï en décembre dernier souligne l’existence de liens entre la France et le groupe. Même chose lorsqu’Emmanuel Macron affirme en octobre 2023 son soutien à un projet de gaz naturel liquéfié en Papouasie-Nouvelle Guinée et porté par le géant Total. Une connivence impossible selon Yannick Jadot, rapporteur de la commission au Sénat, rappelant que “la stratégie de Total est en contradiction complète avec la politique climatique française.”
Agent double sur la question écologique
Depuis 2021, l’entreprise affiche pourtant l’ambition d’une “neutralité carbone” à l’horizon 2050. Une mise au vert dont peu sont prêts à croire lorsque, dans le même temps, TotalEnergies annonce l’augmentation de sa production d’hydrocarbures de 2 à 3 % par an sur les cinq années à venir et investit largement dans des projets pétrogaziers de grande envergure. Quant aux données sur l’empreinte carbone dont est responsable la firme, ça coince aussi côté ONG. En 2022, TotalEnergies déclare à hauteur de 455 millions de tonnes ses émissions de CO2. Des chiffres immédiatement démentis par GreenPeace qui évalue cette pollution réelle à 1,637 milliards de tonnes… Soit 4 fois plus élevée.
Si la commission ne rend ses conclusions que dans 6 mois, certaines ONG s’impatientent déjà de savoir si la mise en cause de Total sur la transition écologique française pourra changer la donne.
Marine Evain
100 millions
L’application Too Good To Go qui permet d’acheter des invendus à prix réduit pour éviter le gaspillage alimentaire a annoncé avoir évité à plus de 100 millions de repas de finir à la poubelle en 2023.
Les renouvelables éclipsent peu à peu le charbon sur la production d’électricité
Selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE), les énergies renouvelables (solaire photovoltaïque, éolien, hydraulique) pourraient bien remplacer le charbon en tant que première source de production d’électricité dans le monde en 2025. Au total, 37 % de l’électricité mondiale sera issue des énergies renouvelables en 2026 contre 30 % à l’heure actuelle. La production électrique à base de charbon devrait, quant à elle, baisser de 1,7 % par an jusqu’en 2026. Une bonne nouvelle lorsque l’on sait que le charbon est la source d’énergie la plus dangereuse pour la planète, impactant, entre autres, la qualité de l’air.
Associée au nucléaire, cette hausse des énergies renouvelables permettrait selon l’AIE de répondre aux besoins mondiaux en électricité sur les trois prochaines années malgré une demande croissante. En particulier, le continent africain connaît une explosion démographique entraînant une augmentation de la demande en électricité de 4 %.
La désextinction : le projet fou d’une entreprise américaine
L'entreprise Colossal fondée par Ben Lamm et George Church a levé 206,28 millions d’euros pour faire revivre des espèces éteintes. La désextinction cherche à préserver les sols pergélisol en haute altitude, qui émettent actuellement davantage de gaz à effet de serre en raison du réchauffement climatique.
Colossal veut ainsi utiliser la modification génétique pour créer un hybride de mammouth, qu'ils espèrent ensuite introduire sur ces sols. Objectifs : réduire les émissions de gaz à effet de serre et contribuer à la protection de l'environnement. Un projet néanmoins critiqué par la communauté scientifique, qui souhaite privilégier la préservation des espèces en vie.