Des œufs de Pâques écolos
Au programme du dernier Chaud Devant ! de la semaine : un athlète se livre sur ses engagements, des chocolats sans cacao et Fortnite sensibilise à la question du climat.
La chasse au cacao
À l’approche de Pâques, la chocolaterie alsacienne Abtey propose des œufs et des lapins en Choviva, une matière au goût chocolaté. Une alternative sans cacao pour limiter l’impact écologique de la production.

C’est marron, c’est sucré, on en mange à Pâques, ce sont… Des graines de tournesols ! Quand elles sont mélangées à des pépins de raisins, fermentées et torréfiées, les graines de tournesol donnent du choviva, une mixture semblable au cacao. Autant par le goût que dans l’apparence.
Pourquoi faire ce sacrilège de supprimer le cacao dans la recette du chocolat ? Car c’est une production très polluante. Produire un kilogramme de chocolat noir en tablette émet environ 1,9 kilogrammes de CO₂, selon les calculs d’Agribalyse, qui fournit des données sur l’impact environnemental des produits alimentaires. Dans cette même tablette d’un kg, 64,6 % des émissions sont dues au cacao.
80 % d’émissions de GES en moins
Grâce à son chocolat sans cacao, Choviva se vante de réduire de 80 % ses émissions de gaz à effet de serre (GES). Cette démarche écologique a attiré la chocolaterie alsacienne Abtey, la première à commercialiser des « alternatives au chocolat » uniquement en choviva. Pour Pâques, une nouvelle gamme composée d’œufs, de lapins et de parapluies en choviva débarque dans les rayons.
« On a mis en avant le côté commercial [les choviva sont 20 à 30 % moins chers que les chocolats, ndlr] à côté du bénéfice écologique pour attirer les clients, explique Yves Wagner, Directeur Général Adjoint de l’entreprise, à Chaud Devant ! Mais finalement, les clients ont bien compris le côté plus écolo, ça leur va de faire du bien à la planète. »
La chocolaterie fait également des efforts sur les emballages. « Ils sont recyclés et recyclables, fabriqués dans le Grand Est. On ne peut pas faire de vrac, car ce sont des produits festifs », qui sont présentés dans des plastiques colorés, justifie Yves Wagner. Et pour les transporteurs, « on essaye de choisir les plus vertueux » pour l’environnement, mais « on ne gère pas trop ». Les produits d’Abtey sont distribués dans les grandes surfaces partout en France.
Alors, vos lapins de Pâques, vous les prendrez avec ou sans cacao ?
Léonie Cadon
“Produire un film, le diffuser et le regarder, ça a un impact écologique très fort, […] ça tue la planète.”
C’est le constat que dresse Pervenche Beurier, déléguée générale d’Ecoprod, un label qui forme les productions audiovisuelles autour des enjeux écologiques. Elle expliquait les moyens pour produire un film sans polluer dans un entretien sur le live Twitch de Libération mercredi.
Younès Nezar, le « climatosportif » qui veut courir vert
À 27 ans, Younès Nezar est un athlète engagé. Co-fondateur du collectif « Climatosportifs », il s’active et milite depuis 5 ans en faveur du climat. Son objectif : réconcilier sport et écologie.

C’est en remarquant les effets du dérèglement climatique sur sa propre pratique que Younès Nezar a décidé d’agir. En 2023, cet ancien judoka, désormais spécialiste du 100 mètres, fonde l’association des « Climatosportifs ». Cette dernière vise à sensibiliser sur les enjeux climatiques à travers le sport et regroupe aujourd’hui 40 athlètes engagés.
Parmi les actions qu’il entreprend, Younès Nezar tend à limiter son empreinte carbone lors de ses déplacements. L’année dernière, le jeune coureur a fait un tour d’Europe des compétitions en train. Milan, Berne, Berlin, le sportif a tout partagé sur ses réseaux sociaux, sa principale vitrine de sensibilisation.
Une manchette éco-responsable pour interpeller
Lorsqu’il participe à une course, le Lyonnais se distingue également par son équipement. S’il privilégie le matériel de seconde main, notamment les chaussures, c’est grâce à sa manchette « warming stripes »(bandes du réchauffement climatique) qu’on le reconnaît. Créée dans une démarche éco-responsable par Emmaüs, elle représente l’élévation de la température sur Terre entre 1850 à 2022. Avec son dégradé de couleurs, le rouge illustre les années chaudes et le bleu, les années froides. « Tout le monde sait qu'il y a un changement climatique, mais ce que tout le monde ne sait pas, c'est la vitesse à laquelle il se propage et sa gravité, » explique-t-il à Radio France.
Avant d’en arriver à ce niveau d’engagement, le sprinteur est passé par une période d’anxiété pendant la Covid-19. L’athlète évoque ces difficultés dans une interview à Décathlon : « Je suis tombé en dépression. J'avais une ombre climatique contre laquelle je devais lutter, j'étais persuadé que le monde dans lequel je vivais était incertain. »
Aujourd’hui, Younès Nezar a trouvé son équilibre. Ingénieur de formation en décarbonation, il est placé dans le top 35 national de sa discipline. Younès espère continuer d’inspirer les citoyens à faire évoluer leur manière de faire et de penser. Dans un reportage France 3, il affirme : « Dans le climat et dans le chrono, chaque centième, chaque fraction de degré compte. »
Mila Buchet
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C’est le nombre d'œuvres contaminées par des moisissures au musée des Beaux-Arts de Brest. La découverte de spores sur ces tableaux a contraint le musée à fermer pendant quatre ans, a annoncé la direction le 21 mars. Le bâtiment est trop humide, mal ventilé, mal isolé et donc mal préparé au dérèglement climatique.
Du recyclage pour le matériel de foot
Une association de passionnés du ballon rond, Football Mission, cherche à sensibiliser sur le réchauffement climatique. Une de ses missions : redistribuer ou recycler des équipements de football usagés.
Les dernières collectes en France ont eu lieu le mois dernier à Clairefontaine (Île-de-France) et à Marseille. Résultat : 90 m³ de matériel footballistique ont été récoltés. Avec cette action, les bénévoles ont un but pédagogique. « On veut que ce soit un moment de sensibilisation, que les clubs profitent de ce temps pour faire passer des messages éducatifs, affirme Romain Garcia, président de Football Mission à Ecolosport. Si c’est juste pour nous donner du matériel sans réflexion, cela ne nous intéresse pas. »
Pour tout cet équipement, le voyage ne fait que commencer. Leur prochaine destination ? Le Sénégal, le Maroc ou le Cameroun. Là-bas, l’association propose des programmes d’éducation à destination des jeunes des villages. Ces formations concernent entre autres, le football, l’environnement ou les premiers secours. Le but de ces programmes : éviter que les jeunes quittent leur pays par manque d'opportunités.
Sauver l’amazonie d’un incendie sur Fortnite, c’est possible !
« Amazonia, l'espace à la rescousse », c’est la nouvelle carte gratuite, lancée en février dernier par le Centre national d’études spatiales (CNES). L’organisme s’est associé au célèbre jeu vidéo Fortnite afin de sensibiliser à la préservation de la biodiversité et au dérèglement climatique.
Le principe du jeu est simple : le joueur est transporté à Kourou (Guyane française). En pirogue, en avion ou à pied, il est embarqué dans une aventure immersive au cœur de la forêt amazonienne. Sur sa route, il découvre différentes espèces protégées, et doit utiliser des vraies données spatiales pour éteindre le feu de forêt qui s’est déclenché. 2 000 personnes ont déjà téléchargé le jeu.