Contre la pollution, Bordeaux monte au créneau
Le jeudi, c'est politique ! Au menu : la ville des canelés taxe les gros cylindrés, les loups sont moins protégés et Rennes allège la facture des conducteurs de véhicules électriques.
Taxe sur le stationnement des SUV : Bordeaux suit le mouvement
A l’instar de Paris ou de Lyon, la mairie écologiste de Bordeaux a décidé d’augmenter de 30 % le tarif de stationnement des voitures les plus lourdes, considérées comme trop polluantes. La mesure est entrée en vigueur ce mardi.

Depuis hier, la carte bleue risque de chauffer un peu plus à la borne de stationnement pour tous les propriétaires bordelais de SUV. Et pour cause, la municipalité a fait entrer en vigueur une taxe de 30% sur le stationnement de l’ensemble de ces véhicules plus lourds, à l’exception de ceux dédiés à une activité professionnelle.
La mesure concerne plus précisément les voitures thermiques de plus d’1,6 tonne et les voitures hybrides ou électriques de plus d’1,9 tonne. Soit 14 % des visiteurs et 10 % des abonnés de la ville, selon la mairie bordelaise. Concrètement, en zone rouge de l’hypercentre de Bordeaux - soit là où le stationnement est le plus coûteux - trente minutes de stationnement coûteront désormais 1,70 euro pour un SUV, contre 1,30 euro pour un véhicule classique.
“On ne pourra pas nous reprocher d’avoir rien fait”
En janvier dernier, au moment d’annoncer la mise en place de cette taxe, la mairie de Bordeaux affirmait dans un communiqué que ces véhicules “consomment davantage de ressources, génèrent plus de pollution” et “accélère[nt] la dégradation des routes et des trottoirs avec des coûts supplémentaires pour la collectivité”. En effet, selon WWF (Fonds mondial pour la nature) France, un SUV “consomme environ 15 % de plus qu’une voiture standard”.
Cette taxe, c’est donc aussi un moyen de sensibiliser les habitants de la capitale de la Gironde : “L’idée, c’est de montrer aux résidents de l’hypercentre que chacun a le droit de faire ce qu’il veut, mais en responsabilité. Les spécialistes nous évoquent le dérèglement climatique, donc nous sommes dans l’action. On ne pourra pas nous reprocher d’avoir rien fait”, déclare Didier Jeanjean, adjoint au maire chargé de la nature en ville et des quartiers apaisés, auprès du Figaro.
Les SUV représentent aujourd’hui presque 50 % des achats de voitures neuves en France. Ces derniers mois, plusieurs villes comme Paris, Lyon, ou encore Grenoble avaient ainsi déjà pris l’initiative de taxer le stationnement de ces véhicules très polluants.
Adrien Nerozzi-Banfi
« Il est complètement aberrant, aujourd'hui en 2025, de vouloir repartir en arrière et de réintroduire ce type de pesticides qui font des ravages absolument démentiels »
s’est ému Loïc Thomas au micro d’Ici. L’apiculteur de La Ferme aux Abeilles à Proveysieux (Isère, 38) déplore l’examen en commission des affaires économiques, ce jeudi, de la proposition dite loi Duplomb visant à réintroduire les néonicotinoïdes, ces pesticides tueurs d’abeilles. Il a d’ailleurs reçu le député écologiste de l'Isère Jérémie Iordanoff pour échanger à propos du texte controversé.
Le Parlement européen abaisse le statut de protection du loup
Le 8 mai, les eurodéputés se sont prononcés en faveur d’un assouplissement de la protection du loup. Une mesure qui va dans le sens des revendications du monde agricole. Mais elle provoque la colère d’associations environnementales.

En Europe, le loup passe de “strictement protégé” à “protégé”. Un changement de statut voté par le Parlement européen le 8 mai dans le cadre d’une procédure d’urgence, avec 371 voix pour, 162 contre et 37 abstentions. Cette mesure avait déjà été approuvée par le Conseil européen en avril dernier.
Le but de ce changement de statut selon le Parlement européen : donner aux Etats membres “une plus grande flexibilité dans la gestion de leurs populations de loups afin d'améliorer la coexistence avec l'homme”. Ils restent néanmoins tenus de “garantir un état de conservation favorable de l’espèce”.
Une réponse aux craintes du monde agricole
Cette mesure va dans le sens des revendications de nombreux éleveurs, déplorant des attaques de plus en plus fréquentes de loups contre leurs troupeaux. Dans un rapport publié en décembre 2023, la Commission européenne estime en effet que 65 500 animaux d’élevage sont tués chaque année par des loups en Europe. Une recrudescence récente, car cet animal avait disparu au XXe siècle dans plusieurs pays européens, dont la France. Avant d’y faire son retour. Entre 2012 et 2023, le nombre de loups dans les pays membres de l’UE a presque doublé, passant d’environ 11 200 à 20 300 selon la Commission européenne.
Le cri d’alerte des ONG
“C'est un jour sombre pour la biodiversité et les animaux sauvages”, déclare Léa Badoz, chargée de programme à Eurogroup for Animals, dans un communiqué de presse publié par le Fonds international pour la protection des animaux (IFAW). Selon les associations signataires, le changement de statut du loup n’est justifié par aucune donnée scientifique. Ilaria Di Silvestre, directrice des politiques et du plaidoyer en Europe de l’IFAW, dénonce une décision prise “sur la base d'intérêts politiques”, qui risque “d'anéantir des décennies de progrès en matière de conservation”.
Selon la dernière estimation de l’Office français de la Biodiversité, 1013 loups étaient présents en France pendant l’hiver 2023-2024. Un effectif qui stagne par rapport aux années précédentes.
Julie Sarfati
3%
C’est la part de la population française vivant dans une zone où l’air est considéré comme totalement sain. Un chiffre estimé par l'Institut national de l'environnement industriel et des risques (Ineris). Depuis lundi 12 mai, le Ministère de la Transition Écologique organise le “Roquelaure de la qualité de l'air” : il réunit les élus des grandes villes les plus touchées par la pollution de l’air pour parler de ses effets sur la santé et pour trouver des solutions.
Source : https://www.franceinfo.fr/replay-radio/le-billet-vert/pollution-de-l-air-le-gouvernement-reuni-les-elus-des-villes-les-plus-polluees-pour-trouver-des-solutions_7228452.html
Rennes recharge les batteries de ces automobilistes
Une place de stationnement achetée une batterie offerte. Ce n’est pas une proposition scandée sur un marché, mais une mesure mise en place par l’agglomération rennaise. Pour se garer sur un emplacement teinté de vert, les conducteurs de voitures électriques doivent se rendre dans un des six parkings relais, souvent situés à proximité des gares ou aux portes de la métropole.
Selon, Matthieu Theurier élu écologiste et vice-président délégué à la mobilité et aux transports, la recharge offerte est une prestation pensée pour encourager les automobilistes à emprunter des modes de transports encore moins polluants que la voiture. Dans un article de 20 minutes, il détaille : “ Cela s’inscrit dans une politique globale de mobilité, qui vise avant tout à ce que les gens utilisent les transports en commun.” Avec ces places prévues pour les véhicules électriques, les conducteurs disposent davantage d’options pour laisser leurs voitures à la périphérie de l’agglomération.
Ce dispositif s’inscrit dans la direction du plan climat de janvier 2025. La métropole de Rennes envisage : “Une baisse du trafic routier de moins dix pour cent entre 2010 et 2030.” Un chiffre ambitieux, puisque d’après une étude de février 2024 : “l’automobile correspondait encore à la moitié des déplacements des métropolitains.”
Le comté n’échappe pas à la politique
Le hashtag #TouchePasAuComte fait le tour des réseaux sociaux. Les défenseurs du fromage sont vent debout et accusent les Écologistes de vouloir interdire le comté.
Et pour cause, dans une interview du 24 avril sur France Inter, le militant écologiste Pierre Rigaux interroge les consommateurs de comté : “Le comté, si c'est mauvais écologiquement, et terrible pour les animaux, est-ce que notre petit plaisir à se faire une tranche de fromage, ça vaut plus que tout ça ?”
La cheffe de file des Écologistes a réagi dans un post Instagram ce lundi 12 mai. On y voit Marine Tondelier réaffirmer son soutien à la filière comté en dégustant une tranche de ce précieux fromage du Jura. En légende, elle met un terme à la polémique : “Les Écologistes n'ont jamais demandé d’arrêter d'en manger, et encore moins de l'interdire.”